Face à la baisse continue de l'engagement des salariés il semble qu'une séance de sport, un panier de fruits ou un jeu vidéo sont insuffisants pour rendre un employé heureux et productif.
Cette évidence confirmée par une étude menée par Oracle dans 11 pays et auprès de 12 000 employés de tous les niveaux n’est pourtant pas assimilée de manière homogène dans nos entreprises. En effet, 76 % des managers, responsables RH et cadres supérieurs interrogées estiment que "l'entreprise devrait en faire plus pour protéger la santé mentale des employés". Un constat clair qui amène à reconsidérer les mesures traditionnellement mises en œuvre qui tiennent parfois davantage de la “cosmétique” pour promouvoir le bien-être des employés.
Dans cet article, nous vous proposons une nouvelle façon de promouvoir le bien-être au travail et l'engagement des employés, au carrefour de la technologie des données et du développement personnel.
Le bien-être au travail : un enjeu urgent à traiter
Qu’est-ce que le bien-être au travail ?
Le bien-être au travail, dans sa forme pragmatique, émerge lorsque les employés ressentent une réelle considération et une connexion authentique avec leur environnement professionnel. Cela ne repose pas uniquement sur des investissements matériels, mais sur des interactions humaines solides. Chez Neobrain nous pensons que le bien-être professionnel transcende les politiques superficielles pour créer un environnement où chacun se sent soutenu, écouté et impliqué de manière désintéressée dans la prise de décisions.
Quelles sont les différences entre “bien-être au travail” et “qualité de vie au travail” ?
Alors que le bien-être au travail se concentre sur les aspects émotionnels, psychologiques et physiques qui contribuent au bien-être global d'un individu au travail, la qualité de vie au travail (désormais appelée Qualité de vie et des conditions de travail) englobe un éventail plus large d'éléments comme les relations interpersonnelles, la sécurité au travail, la conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle, l'équité, la diversité et l'inclusion, ainsi que les aspects ergonomiques et physiques de l'environnement de travail. Ces 2 réalités dépendent aussi beaucoup de la collaboration entre les équipes RH et les managers, nous vous invitons à lire notre Guide à ce sujet.
Aujourd'hui plus que jamais, la question de la qualité de vie au travail dans une entreprise semble être une urgence absolue, plusieurs raisons sont mises en avant :
La multiplication des risques psychosociaux
Ils se multiplient depuis plusieurs années, favorisant le mal-être au travail et la multiplication des burn-out. Selon une étude récente de Deloitte, 77% des 10 000 employés interrogés aux Etats-Unis disent avoir vécu une période d’épuisement professionnel cette année.
L’inadéquation des rythmes actuels avec les souhaits des nouvelles générations
En 2025, les Millennials représenteront 75 % de la population active dans le monde selon l'INSEE. Leurs attentes ont eu un effet viral sur le reste des collaborateurs : plus d'autonomie dans l'organisation du travail tout en conservant un management de proximité, priorité au sens du travail quitte à remettre en cause la fiche de poste, répartition des tâches dans un souci d’équilibre entre vie privée et vie professionnelle.
Se conjuguent dans cette crise de la relation salarié employeur les conséquences d’une pénurie du “talent-roi” et l’accélération débridée de l’environnement marchand.
L’incertitude touche toutes les sphères professionnelles
Les entreprises sont secouées par des crises successives. Le Covid-19 laisse place à la démission sliencieuse... des ondes de choc qui ébranlent des piliers cruciaux pour la performance de l'entreprise tels que l'engagement des employés et la rétention des talents. Comment y faire face ?
Le contexte économique incertain, les défis complexes auxquels sont confrontés les dirigeants pour maintenir la sacro-sainte ‘croissance” peuvent aussi conduire à un pilotage à vue. Ne trouvant pas de solution miracle, ces derniers répondent en priorité aux objectifs des actionnaires au travers de politiques court-termistes, de changements fréquents qui impactent la confiance de leur capital humain.
Le développement des plateformes et de l'économie des "petits boulots"
La “Gig Economy” expose davantage de personnes au télétravail et au travail hybride, un mode d'organisation qui peut avoir des conséquences néfastes sur la santé. Face à ces bouleversements, les décideurs RH seront contraints de repenser en profondeur la culture d'entreprise grâce à des solutions qui dépassent les mesures traditionnelles telles que la mise en œuvre de politiques plus respectueuses des prestataires, la réorganisation des espaces de travail, l’option de la semaine de 4 jours ou encore la politique des congés illimités assortie de règles strictes.
Mémo sur les principaux leviers de la QVCT
Quelles sont les sources de bien-être au travail ?
Le bien-être au travail repose sur la capacité de l’entreprise et de l’employé à trouver un mode d’interaction vertueux. Celui-ci consiste en une implication réciproque dans des activités elles-mêmes en adéquation avec les aspirations, compétences de l’un et les priorités de l’autre.
La création ce lien dépend d’une culture de feedback et de règles permettant d’établir une confiance dans un souci d’équité totale avec l’ensemble des participants au projet de l’organisation.
Voici les 9 éléments que nous pensons être les plus importants :
- Trouver un sens dans son travail et ressentir son utilité.
- Avoir des missions stimulantes et des opportunités de croissance professionnelle.
- Bénéficier d'une autonomie adéquate et d'une adéquation entre compétences et poste.
- Recevoir une reconnaissance de l'employeur et des commentaires constructifs.
- Cultiver des relations de travail positives, l'esprit d'équipe, l'entraide, la confiance et le respect.
- Avoir des conditions de travail favorables, une charge de travail gérable et un environnement adéquat, en plus d'une rémunération appropriée.
- Maintenir un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
- Expérimenter un management efficace, des processus et des rôles clairs, ainsi qu'une prise de décision transparente.
- Se sentir lié à l'entreprise et éprouver de la fierté d'en faire partie.
Quels sont les enjeux du bien-être au travail ?
Les enjeux liés au bien-être au travail sont nombreux et impactent à la fois les employés et les organisations. Ils concernent bien sûr la santé, mais pas seulement. Il en va de même pour la rétention des talents et la productivité.
Assurer la santé de tous
Le Code du travail français précise que "l'employeur (doit prendre) les mesures nécessaires pour (...) protéger la santé mentale des travailleurs", notamment "par des actions d'information et de formation (...) et la mise en place d'une organisation et de moyens appropriés".
Aux Etats-Unis, la loi sur la sécurité et la santé au travail date de 1970 et le OSH Act. les droits clés des travailleurs comprennent un lieu de travail sûr, une formation sur les dangers, l'accès à l'information, la participation à des programmes de sécurité, la protection des lanceurs d'alerte et le droit de refuser un travail dangereux. Les employeurs ont l'obligation de protéger les travailleurs contre les dangers et ne doivent pas discriminer ceux qui exercent leurs droits.
Assurer la santé des employés est en effet un enjeu prioritaire. L'absentéisme résultant de la souffrance au travail a un coût : 108 milliards d'euros selon une étude récente de l'Institut Sapiens. Sans parler du turnover et des frais de recrutement.
Promouvoir l'engagement et la productivité des employés
Selon la Fondation Mind britannique, 60 % des employés se sentiraient plus motivés par un employeur qui se soucie de leur santé mentale et physique.
Comment l’entreprise peut elle manifester son support à la santé mentale et physique de leurs employés ?
- Communication Ouverte : Encourager la communication ouverte sur les préoccupations en matière de santé.
- Formation et Sensibilisation : Sensibiliser les gestionnaires et les employés à l'importance de la santé mentale et physique, offrir un accès facile à des ressources pour gérer la santé mentale, comme des conseils et des lignes d'assistance.
- Programmes de Bien-être : Mettre en place des initiatives de bien-être telles que des séances de méditation et des activités sportives.
- Soutien en Cas de Crise : Établir des protocoles de soutien en cas de crise de santé mentale.
C’'est bel et bien en priorité la capacité à instaurer une relation de confiance (entre un employé et son manager ou son entreprise) qui boostera la motivation et l'engagement des équipes.
Bien-être au travail : quelles sont les solutions actuelles ?
Un certain nombre de solutions ont été testées dans de nombreuses entreprises pour rendre les employés plus heureux et améliorer leurs conditions de travail. Avec des résultats plus ou moins convaincants et difficilement quantifiables. Nous pouvons citer parmi ces axes de travail :
- L'aménagement des locaux et l'embellissement de l'environnement de travail (salles de détente, bureaux sans chaises, espaces collaboratifs ou, au contraire, privés)
- La flexibilité des horaires de travail l'encouragement à pratiquer un sport, notamment pendant la pause déjeuner l'organisation de moments d'échanges ludiques ou fédérateurs (séminaire, pot, etc.)
Il ne s'agit pas de dénigrer ou de louer ces initiatives. Cependant, elles restent insuffisantes et servent davantage de traitement symptomatique que de traitement de fond.
Comme le souligne l'INRS (Institut national de recherche et de sécurité), le bien-être au travail "nécessite (...) de développer une posture d'écoute des salariés sur les facteurs organisationnels reconnus comme ayant un impact en termes de RPS : la définition des tâches, le sens du travail, la répartition de la charge de travail, les relations entre collègues et avec la hiérarchie..."
Offrir des outils collaboratifs intuitifs dans l'environnement de travail
Les employés doivent pouvoir trouver au travail une expérience utilisateur digne des outils qu'ils utilisent quotidiennement dans leur vie personnelle. Fini les processus longs et les paperasses inutiles qui créent plus de stress et de frustration, l’environnement logiciel RH tel qu’il a été adopté par PWC est marqué par son invisibilité : il se fond dans le quotidien de tous les collaborateurs.
La nécessité d'aller plus loin en matière de bien-être au travail
Pour favoriser cette écoute nécessaire au bien-être au travail, l'entreprise doit replacer la connaissance de ces employés au centre de ses préoccupations. Aussi, il doit aider chaque employé à prendre conscience de ce qui le caractérise, l’anime afin de connaître ses points forts, mais aussi ses axes de développement. Cette culture est celle qui évite le silent quitting, offre une infrastructure pérenne et propice à son développement et y répondre de manière plus ciblée et individualisée.
Les données RH au service des retours sur le bien-être
Avec Neobrain, les employés peuvent s'exprimer à tout moment en donnant leur avis pour gérer de manière proactive leur développement et leur performance.
Cette solution intègre des fonctions d'intelligence artificielle qui reflètent les comportements. L'application se base sur la collecte de données en temps réel pour favoriser une culture d'écoute et de feedback continu afin que chacun puisse progresser, se développer davantage et donner le meilleur de lui-même en toute confiance.
Cette approche fluide, efficace et personnalisée pour chaque employé ou manager est transversale à l’individualisation souhaitée des carrières des talents.
Comment mesurer le bien-être au travail ?
Mesurer l'évolution du bien-être au travail va au-delà des questionnaires de satisfaction, il s'appuie sur les critères sociaux promus par l’Agence Nationale pour l’amélioration des conditions de travail. Aussi, cette activité de mesure prend en compte les Relations sociales et de travail, le contenu du travail, l'environnement physique de travail, l'organisation du travail, la réalisation et développement professionnel, la conciliation entre vie professionnelle et vie privée. Son évaluation demande donc de disposer des données.
Voici nos suggestions d’indicateurs concrets à suivre
1. Indicateurs d'Égalité Salariale :
- Écart salarial entre hommes et femmes pour des postes équivalents. (Index égalité homme-femme).
- Pourcentage de femmes dans des postes à responsabilité ou de direction.
- Taux de promotion et d'avancement professionnel par genre.
2. Indicateurs d'Adaptation aux Besoins des Travailleurs en Situation de Handicap :
- Nombre de travailleurs en situation de handicap employés.
- Taux de rétention et de satisfaction des travailleurs en situation de handicap.
3. Indicateurs de Protection Sociale :
- Taux de couverture d'assurance santé, d'assurance invalidité et de retraite.
- Nombre de prestations sociales offertes aux employés.
4. Indicateurs d'Équilibre entre Vie Professionnelle et Vie Privée :
- Taux de télétravail et d'aménagements flexibles.
- Utilisation des congés payés et de congés de parentalité.
5. Indicateurs de Pénibilité et de Contraintes de Fonction :
- Évaluation de la pénibilité des postes selon des critères spécifiques.
- Taux d'absentéisme et de congés de maladie.
6. Indicateurs de Formation et de Développement :
- Taux de participation aux formations professionnelles.
- Amélioration du niveau moyen de compétences
7. Indicateurs de Satisfaction et de Rétention :
- Taux de satisfaction générale des employés : Employee Net Promoter Score et/ ou E-sat
- Taux de rétention et de rotation du personnel.
8. Indicateurs de Diversité et d'Inclusion :
- Pourcentage de diversité en termes de genre, d'âge, d'origine ethnique, etc.
- Taux de participation à des initiatives d'inclusion et de diversité.
Ces indicateurs peuvent être utilisés pour évaluer l'évolution du bien-être au travail et identifier les domaines qui nécessitent des améliorations pour créer un environnement professionnel plus épanouissant et équilibré pour tous les employés. Neobrain met en œuvre ces critères clés dans un tableau de bord accessible sur sa plateforme “Performance & Engagement”.