Identifier et renseigner les catégories de compétences professionnelles d'une organisation est un gage de performance de clarté et de performance pour tout salarié ou indépendant.
Aujourd’hui, l’évolution des métiers et des secteurs d'activité met en évidence des aptitudes émergentes dont la connaissance bénéficie autant aux entreprises qu'aux collaborateurs. Par exemple, le fait de travailler à distance, d'évoluer avec des outils digitaux ou encore de se soucier de la durabilité de son activité, appellent de nouveaux savoir-faire et demandent donc à se former en continu.
De manière à éviter une forme d’inflation des habiletés répertoriées dans l'organisation, ce qui nuirait à l’efficacité de la gestion des compétences, nous recommandons d'utiliser une typologie de compétences inclus dans un référentiel formalisé.
Comment catégoriser les compétences ?
Nous distinguons 4 catégories de compétences :
- les compétences cognitives = Capacités mentales et intellectuelles
- les compétences comportementales = Attitudes et interactions sociales
- les compétences techniques = Compétences pratiques et outils spécifiques
- les compétences sectorielles = Expertise propre à un secteur
Les compétences cognitives
Comment définir une compétence cognitive ?
Les compétences cognitives se développent grâce à des processus mentaux de collecte et de traitement des informations afin d’exécuter une tâche. En fait, il s’agit des facultés de base que le cerveau utilise pour penser, apprendre, se souvenir, raisonner et prêter attention aux choses.
Elles sont nécessaires pour des activités aussi simples que de marcher ou lire, ou des choses plus complexes comme résoudre une équation en mathématiques.
Elles permettent aussi de prendre des décisions basées sur des notions précédemment acquises et stockées dans la mémoire.
Lorsqu’on parle de cette typologie de facultés on parle donc de la mémoire, de l’attention, de la perception, de la pensée logique ou encore de la vitesse de réflexion. Et cela commence dès la petite enfance !
Au travail, les compétences cognitives peuvent se manifester de différentes manières en fonction d’un métier.
Illustration :
Pour une personne qui travaille dans la restauration, une compétence cognitive va par exemple se référer au fait de faire des actions rapides. Pour un architecte, on peut davantage souligner sa pensée logique pour concevoir des plans précis et viables.
Les compétences comportementales ou "soft skills"
Comment définir une compétence comportementale ?
Les compétences comportementales sont les aptitudes qui ne s'apprennent pas à l’école au travers de la formation. Elles englobent le savoir-être, qu’il soit personnel et interpersonnel. Les activités extrascolaires, le sport, le bénévolat et l’expérience de manière générale, sont de nature à favoriser l’acquisition de cette classification de qualifications. Souvent invisibles, elles demandent d'être détectées soit par un outil ou, plus généralement, par la curiosité des accompagnements managériaux et rh.
Ce type de facultés est mise en œuvre dans n’importe quelle situation, qu’elle soit personnelle ou professionnelle, qu’elle prenne vie dans un secteur d’activité ou un autre. Il est courant d’utiliser le terme de ”transversalité” pour les décrire dans plusieurs contextes. Nous nous sommes notamment penchés sur 3 tendances dans l'entreprise :
Quelques exemples de compétences comportementales:
- La capacité d’écoute
- La capacité de convaincre
- La créativité et la proposition d’idées
- La prise d’initiatives
- L’organisation, la planification
- La gestion du stress
- La bienveillance envers les autres
- …
Illustration des différentes typologies de compétences:
Pour un commercial, on peut citer sa capacité à convaincre, à négocier et à gérer son stress afin de signer des contrats et remplir ses objectifs.
Ces compétences prennent une place grandissante dans la sphère professionnelle. En effet, elles permettent d’harmoniser les relations avec autrui, d’être plus productif, plus à l’aise dans son travail et globalement plus épanoui.
Bien qu’elles soient complémentaires aux autres habiletés, elles sont aujourd’hui très regardées par les recruteurs et peuvent faire la différence pour l’obtention d’un poste.
La DARES (Direction de l'Animation de la recherche, des Études et des Statistiques) précise que 60 % des critères requis pour la qualification d’un emploi relèvent des soft skills.
Une variante des soft skills, apparue il y a moins de 5 ans et mise sur le devant de la scène avec la Covid, s'appelle la "Mad Skill". Elle consiste en une aptitude hors du commun développée en dehors de la sphère professionnelle et qui octroie la capacité de faire des liens entre deux domaines pourtant apparemment décorrélés.
Par exemple, vous faites du théâtre et avez appris l'improvisation : vous aurez une répartie très utile pour répondre à un client ou un collègue. Les sociétés recherchent ce type de compétence qui offre une agilité particulièrement adaptée à l'incertitude actuelle.
Comment évaluer ces facultés ? Nous tentons de répondre à cette question dans la page "évaluation et progression des talents".
Les compétences techniques ou "hard skills"
Comment définir une compétence technique ?
Les compétences techniques sont spécifiques à un métier et ne peuvent s’acquérir sans formation. Elles concernent le savoir et le savoir-faire. Celles-ci peuvent être reconnues par des diplômes, des certifications et des expériences professionnelles.
Ici, en fonction d’un métier, de nombreuses qualifications sont déployées. Elles évoluent également très rapidement et peuvent devenir obsolètes, elles constituent donc le centre des investissements en développement RH.
Illustration :
Par exemple, ce peut être la réalisation d’un bilan pour un comptable, l’élaboration d’une stratégie marketing pour un responsable marketing, la maîtrise d’un logiciel informatique pour un RH, la gestion de projet pour un manager, le suivi d’une méthodologie ou d'une procédure pour un technicien, etc.
À l’inverse des aptitudes comportementales, elles sont plus facilement identifiables et mesurables à l’aide de tests techniques.
Les compétences sectorielles
Comment définir les compétences sectorielles ?
Elles désignent des qualifications et savoirs en lien avec la connaissance d’un secteur d’activité. De fait, on peut dire que posséder des compétences sectorielles reflète la maîtrise des enjeux et de la culture d’un secteur.
Certaines connaissances sont spécifiques et liées à des secteurs d’activité pointus tels que :
- La technologie
- La banque / assurance
- Le BTP
- Les services juridiques
- L’industrie nucléaire
- L’industrie pharmaceutique
- …
Illustration:
Pour un développeur web full-stack, on peut citer sa capacité à connaître la réglementation spécifique au secteur de la santé ou sa culture afin de communiquer facilement avec ses pairs sur ces missions.
La plupart du temps, les compétences sectorielles s’apprennent dans le cadre d’une formation spécialisée (par exemple un Master Ingénierie mention nucléaire). Cependant, elles peuvent être également acquises sur le terrain s’il s’agit d’une reconversion (un comptable reconverti en Data Analyst). Chaque secteur comporte son vocabulaire spécifique, ses enjeux particuliers et une culture unique.
Conclusion
Pour conclure, la compétence est une notion intangible que l'entreprise s'efforce de rendre concrète par la définition de ses besoins et le recensement de ses atouts.
Qu’elles soient techniques, sectorielles, comportementales ou cognitives, ces compétences s’expriment dans un contexte spécifique. Ce dernier a une importance essentielle pour recruter de façon pertinente, mais aussi pour mobiliser les talents motivés et conscients des paramètres de l’environnement dans lequel ils évoluent.
Dans le monde du travail, toutes les catégories ont leur place et doivent être développées tout au long de la carrière d’un individu. Certaines peuvent être transverses à divers métiers et secteurs d’activité, elles sont les dénominateurs communs aux mobilités internes. Pour vous aider à créer + facilement des mobilités à partir des compétences transversales vous pouvez vous inspirer de notre article :"Compétences transversales et mobilités internes".
Grâce à cette catégorisation, RH et Managers peuvent améliorer la gestion des atouts de l'entreprise , mettre en lumière les adéquations entre les besoins de l’organisation et son vivier d'atouts mobilisables.